Bonnes pratiques
Faire de la prévention pour tous les âges
Dans une entreprise de ramassage des ordures, les ripeurs suivent un « système fini-parti » (une fois que les ordures ont été ramassées dans les rues qui leur sont attribuées, ils peuvent rentrer chez-eux, même si c’est avant l’heure). Ce système pousse les équipes à aller le plus vite possible pour gagner du temps libre (certains exercent une autre activité l’après-midi pour augmenter leurs revenus). L’employeur y voit plusieurs avantages : les rues sont encombrées moins longtemps, les augmentations de salaire peuvent être modérées et la paix sociale est garantie. Mais le nombre de TMS et d’accidents pour les salariés âgés est élevé. Pour aller plus vite, les équipes courent, sautent du marchepied en marche (d’où des chocs répétés sur les articulations et des risques de chute), remontent en marche (ce qui peut provoquer des douleurs aux coudes ou aux épaules lors de la saisie du garde-corps).
Une intervention ergonomique, financée avec l’aide d’une ARACT, mets en évidence les causes des problèmes, mais aussi les réticences des ripeurs âgés à exprimer leurs difficultés de peur de retarder toute l’équipe et de passer pour fragiles. Une double action est menée : tout d’abord une sensibilisation de tous les salariés aux risques de TMS qui permet à certains jeunes de prendre conscience des problèmes de leurs collègues plus âgés, mais aussi des risques qu’eux-mêmes vont connaître plus tard s’ils continuent à ce rythme. Ensuite, des tournées plus courtes avec essentiellement des anciens souhaitant ralentir le travail sont organisées. Au total, le nombre d’accidents et d’arrêts baisse rapidement, y compris chez les jeunes qui sont un peu plus attentifs à la prévention et ont su, pour certains, tirer la leçon des difficultés de leurs ainés.